Notions de base
Note : ces pages sont en cours d'édition, elles vont être complétées par des images, des tableaux et des trucs plus lisibles
Quelle est la question ??
Il faut comprendre au départ que l'empreinte répond à une seule question : y a-t-il des limites à la croissance de l'activité humaine sur terre, et si oui, comment appréhender ces limites ?
Répondre à cette question suppose de replacer
l'homme dans son milieu (la planète Terre). En terme de moyens, il s’agit d’être en mesure :
- De caractériser son milieu de vie (ou territoire),
- D’évaluer les ressources à disposition et leur utilisation actuelle,
- De déterminer son mode de fonctionnement et ses interactions avec les autres acteurs.
Il s’agit, aussi, de construire des outils capables d’évaluer, de quantifier l’impact de l’homme sur son environnement et de pouvoir apprécier la « durabilité » de son mode de vie.
L’empreinte écologique a pour ambition de répondre à cette problématique. A cette fin, l’« approche empreinte » associe, à la fois, un cadre méthodologique et des critères d’évaluation ad hoc. C’est précisément dans cette approche que se trouve tout l’intérêt de l’outil Empreinte Ecologique.
L’approche empreinte
L’empreinte consiste à analyser le fonctionnement de l’utilisateur dans son environnement afin de tendre vers un équilibre entre les activités de l’utilisateur et les ressources disponibles sur son territoire.
Contrairement à d’autres outils tels que le Bilan Carbone, centré sur le réchauffement climatique, l’approche empreinte est holistique : elle s'attache à regarder l'ensemble des interactions au sein d'un système et analyse le "métabolisme territorial" qui résulte des activités humaines. L’objectif n’est pas de cibler des pistes d’amélioration en réponse à un problème précis, au risque de reporter la problématique et d’en générer de nouvelles plus graves, mais de considérer l’utilisateur dans sa totalité.
Par exemple, considérant la problématique des transports et son impact sur le climat, beaucoup envisagent une substitution des combustibles fossiles par des bio-carburants d’origine agricole cultivés à grande échelle. Or, l’absence de remise en cause des modes de déplacements et/ou des filières de production d’énergie dans leur ensemble conduit à des impasses éthiques et/ou alimentaires sans pour autant réduire de façon significative les émissions de gaz à effet de serre, voire en les amplifiant.
Ainsi, l’empreinte s’intéresse au fonctionnement global d'un écosystème humain. Elle met en évidence les conséquences des actions individuelles et collectives, sous forme de scénarios globaux, et fait ressortir les grands leviers d’amélioration envisageables. L'empreinte appliquée de manière linéaire, en bout de chaîne, manque ainsi son objectif principal. Sa force est de mettre l'accent sur ce qui se passe "dedans et pendant" le cycle, dans le métabolisme de nos villes et de nos sociétés, et de comparer ce qui "sort" à la fin par rapport au potentiel de rééquilibrage interne.
Plus encore, l’approche empreinte considère l’Homme dans son territoire. Elle caractérise les interactions qu’il entretient entre acteurs (individus, acteurs privés, publics, associatifs, etc.) et avec son environnement. Elle identifie et permet de comprendre les relations entre les activités humaines et l’utilisation du territoire qui en découle.
Complémentaire au Bilan Carbone, l’Empreinte Ecologique répond à un autre paradigme, basé sur l'équilibre écosystémique.
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Exemples illustrant ces principes
- Bedzed et OPL, villes pilotes visant à réduire l'empreinte de 50% à 70%
- la Ferme de Takao Furuno : 2.8 hectares pour nourrir 100 familles
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Présentation de l’outil
Le calcul de l’empreinte consiste à analyser les flux (matière, énergie) issus de l’activité de l’utilisateur. L'empreinte invite, ainsi, à limiter les fuites au sein du système en analysant les pertes au travers de leurs conséquences en terme de déchets ultimes, de pollution (notamment sous l’angle des gaz à effet de serre), ou de terres dégradées.
Les exemples tels que
Bedzed et les pilotes qui ont suivi (
OPL - One Planet Living, c'est-à-dire vivre avec une empreinte de une seule planète) montrent que l'on peut réinjecter les déchets de l'un dans le système pour produire de l'énergie, du compost, des matériaux de construction, penser aux utilisations efficientes de ressources limitées, favoriser la boucle locale...

A l’heure actuelle l'outil Empreinte Ecologique et
Bilan Carbone sont très
proches, tant dans le rendu que dans l’analyse des données : techniquement, l'empreinte se base sur le bilan carbone, les bilans matières et les ACV pour être calculée.
Néanmoins, leurs approches sont souvent différentes. L’approche holistique et écosystémique de l’Empreinte Ecologique mais aussi l’unité utilisée (l’hectare) facilitent l’appropriation de l’outil par l’utilisateur et la compréhension de la pression qu’il exerce sur son environnement.
Avec l'empreinte, l'utilisateur est appelé à raisonner comme un fermier, pour lequel l'espace est limité. L'empreinte ouvre le lien entre le sol et ce que l'homme fait dessus et invite à apprécier l'efficacité du fonctionnement global du système : elle permet de regarder les activités humaines sous l'angle de leurs interactions pour évaluer au final leur impact sur "l'écosystème terre".