Il nous était indispensable de nous intéresser aux transports des aliments pour plusieurs raisons :

• les transports ont un impact conséquent en termes d'émissions de gaz à effet de serre
• les kms parcourus par les aliments ne cessent d'augmenter ( km aliments Observatoire consodurable Be.pdf)
• inciter à la consommation de produits locaux favorise le développement de son territoire
• une des recommandations qui est faite aux responsables de RC est de consommer des produits locaux pour aller vers des systèmes alimentaires durables

Il était donc nécessaire, dans l'optique de réaliser un calculateur d'empreinte écologique pour la RC, de prendre en compte les transports.

Comment calculer l'EE des transports

L'empreinte des transports est liée principalement (ici, nous avons négligé l'empreinte due aux infrastuctures routières et à la fabrication des véhicules de transport) aux émissions de CO2 dégagées. L'unité couramment utilisée pour caractériser les émissions d'un véhicule est le gCO2/tonne-km qui correspond à la quantité de CO2 dégagé par un véhicule pour le transport d'une tonne de marchandise sur une distance de 1 km. A titre d'exemple, un camion de 33 tonnes chargé à plein, qui émet 800 gCO2/tonne-km, dégagera pour un trajet de 100 km :
33*0,8*100 = 2.64 tCO2
Nous avons donc besoin de connaître pour calculer les émissions (et par conséquent l'empreinte) liées aux transport :

• les quantités transportées
• le nombre de kms parcourus
• le mode de transport

Difficultés rencontrées

Au niveau des références

Il existe différentes sources de données qui n'indiquent pas exactement les mêmes valeurs d'émissions des véhicules. Celles-ci varient effectivement d'un camion à l'autre (de la même façon que pour les véhicules particuliers : une petite voiture récente émet moins qu'une ancienne, cela peut aussi dépendre du constructeur... ) en fonction de sa contenance (plus il est gros, moins il émettra à la tonne-km), du type (réfrigérant ou non), de sa marque...
La stratégie à adopter est donc liée aux objectifs que l'on se fixe. Pour un calcul assez grossier, on peut considérer que tous les aliments sont transportés dans le même type de camion, la distance parcourue (mais aussi la quantité consommée) sera alors déterminante dans le résultat. Par contre, si l'on souhaite caractériser différents types de filières (approvisionnement type grande distribution ou bien circuit court, aliments de proximité) il sera nécessaire de réaliser une étude plus approfondie, à l'aided'études de cas réelles pour lesquelles on pourra disposer des émissions réelles des véhicules utilisés.
Cela dit, dans tous les cas, il est indispensable de justifier ses choix et de citer ses sources.
Dans notre cas, nous avons pris une valeur moyenne d'émission de 800gCO2/tonne-km (source : Observatoire bruxellois de la Consommation Durable). Des simulations ont été réalisées pour lesquelles les émissions des trajets longues distances ont été diminuées et ceux des courtes distances ont été augmentées. La différence de résultats n'était pas flagrante.

Au niveau de la collecte des données

Les plus grosses difficultés qui se sont présentées ont été dues à la recherche de l'origine des aliments. En effet, mis à part pour les produits animaux (viandes, poissons et produits laitiers) pour lesquels la traçabilité oblige l'étiquetage renseignant sur le lieu de production du produit, retrouver l'origine d'un produit peu s'avérer être une véritable enquête policière. Nous avons donc fait au mieux mais il est certain que tous les kms parcourus par les aliments n'ont pas pu être comptabilisés. A titre d'exmple, il a fallu une étude de 6 mois pour retrouver l'intégralité des kms parcourus par les ingrédients d'un seul pot de yaourt. Il est donc évident que nous ne pouvions pas accorder la même minutie à ce travail. Au final nous avons pu prendre en compte :

• l'origine des produits animaux (lieu d'élevage et fournisseur, pas de données intermédiaires sur les lieux d'abattage ou de transformation
• l'origine des fruits et légumes frais, en fonction des saisons (ici, les fournisseurs étaient capables de nous renseigner car ils connaissent leurs produits)
• l'origine de certains légumes de conserve mais les informations ont été particulièrement difficiles à obtenir

Nous avons donc exclu de nos calculs :

• tous les produits transformés présentant plusieurs ingrédients (biscuits, raviolis...)
• les produits de la mer dont l'indication d'origine était très vague (Atlantique Nord-Est, Pacifique Sud...)
• les surgelés

Note : l'intégralité des hypothèses qui ont été posées pour le calcul des transports est détaillée dans le document ci-joint  hypo_tp.doc

Principal intérêt des calculs relatifs aux transports

Les resultats de l'EE transport que l'on obtient sont surtout intéressants, non pas dans l'absolu, mais pour caractériser différents comportements.