Pourquoi ce projet et pourquoi maintenant ?

Partout dans le monde, l'empreinte écologique reçoit une attention croissante grâce à son formidable potentiel comme vecteur de changement. En France, le Grenelle de l'environnement a mis en évidence l'importance de la question de l'évaluation. Il débouchera sur une généralisation prochaine du bilan Carbone en France, tandis qu'une évaluation par l'IFEN de l'empreinte déterminera si celle-ci peut être retenue comme indicateur national.
Cependant :

• On constate une confusion croissante dans l'esprit des utilisateurs sur l'aspect "boîte noire" / marchand de l'empreinte, résultant de l'action propriétaire menée par certains bureaux d'études ;
• On observe une montée paroxystique des critiques polémiques provenant d'experts et institutions variés, en France et à l'international ; y répondre est chronophage parce qu'il y a un mélange d'intérêts privatifs, d'incompréhensions méthodologiques, de confusion sur la question de fond et sur ce que l'outil est censé faire ;
• Parallèlement, un travail de fond a été engagé par un noyau d'acteurs engagés de la société civile depuis plusieurs années (associations, SCOP/SCIC, chercheurs, laboratoires d'université, grandes entreprises, en lien avec le GFN) pour renforcer les bases scientifiques et les usages de l'outil et asseoir un développement ouvert, open source de l'empreinte.

Compte-tenu des enjeux de l'évaluation, dans un contexte de confusion générale qui voit se multiplier les attaques de la part d'acteurs cherchant à préserver le status quo, nous pensons nécessaire de regrouper toutes les forces de progrès pour passer à une autre échelle d'action autour de l'empreinte.

Voir gouvernance et impératif de changement et qui sommes nous ?

Que proposons nous ?

Notre but in fine est de faire passer l'outil empreinte dans le domaine public. Pour cela, il est indispensable d'en rendre le fonctionnement transparent, de continuer à l'améliorer et d'en faciliter la diffusion libre, indépendamment de toute considération marchande.

Selon nous, la façon la plus efficace pour relever ce défi, avec des moyens quantitativement limités, consiste à transposer la logique "Open Source" du domaine logiciel à l'empreinte, d'où le projet "Empreinte Ouverte" ou "Open Footprint". L'analogie ne s'arrête pas aux logiciels de calcul : il s'agit de confectionner des bases de données ouvertes et intègres, à les propager et à développer des communautés libres d'utilisateurs. Une plate-forme outil ouverte et collaborative sur Internet en est une clé, de même qu'un cadre juridique éprouvé et un affichage dès le départ des règles du jeu proposées.

Nos travaux démontrent que l'empreinte est compatible avec les approches existantes (bilan carbone, ACV, bilan matières) et qu'il est stérile de les opposer. Tandis que les deuxièmes reposent sur une métrique prédéfinie et des choix de périmètre dans lesquels les usagers sont peu ou pas impliqués, l'empreinte propose une approche globale qui prend sa source dans la compréhension des systèmes et des liens entre usages et structures. L'empreinte complète ainsi les outils existants en amont (vision) et en aval (interprétation), un peu comme un médecin généraliste (on identifie les grands déséquilibres avant de lancer des analyses de sang, scanner, IRM ...).

L'enjeu de l'empreinte ouverte est de permettre aux gens d'apprendre à apprendre (cf Aristote !) et de comprendre les enjeux globaux avant de s'engager dans une multitude d'indicateurs. Il faut aider les gens à se poser les bonnes questions, plutôt que de se faire apporter des réponses toutes faites à des questions mal posées.