Quel est l'enjeu au final ?

• "On évalue ce qu'on veut changer, et réciproquement". Beaucoup de gens, et le système, n'ont pas intérêt à ce que les choses changent. Le modèle dominant reste celui d'une société dont l'objet est de consommer en totale déconnection avec le sol et les ressources disponibles (le mythe de la croissance sans limites). La question première est donc une question de gouvernance (qui évalue pour faire changer quoi ?) avant d'être une question technique (l'empreinte est-elle mieux ou moins bien que le carbone ?) ou économique (combien ça coûte de faire un bilan carbone, une empreinte ?)
• Le paradigme que pose l'empreinte est une approche écosystémique de la durabilité?, reliant étroitement sols, énergie et eau. Quand on y regarde bien, elle induit une relocalisation de l'économie, la sobriété et un développement local dans un contexte de raréfaction des ressources mondiales1.
• L'empreinte ouverte rend possible une évaluation auto-portée par les usagers? et le développement d'une expertise d'usage?. Elle met en exergue les mobiles et la motivation des acteurs pour l'évaluation, donc le périmètre de changement visé, et introduit une rupture dans la définition du "sachant" et de la connaissance scientifique.
• L'empreinte ouverte pose les germes d'une démarche de changement ancrée dans la société, bottom-up : vérifiable par n'importe qui, elle ne peut faire l'objet d'une OPA ni être le jouet d'intérêts privés. Open source, en licence Creative Commons, elle est portée par un ensemble d'acteurs engagés et reconnus. Les règles du jeu et de cooptation ("réputatiométrie") sont claires dès le départ. Le but in fine est de faire passer l'empreinte dans le domaine public, sans perdre en intégrité ni en qualité d'usage, et en évitant tout risque de captation marchande.